Le gouvernement vient d’annoncer que les fonctionnaires bénéficieront, après des années et des années de blocage de leur salaire, d’une augmentation de 1,2% d’augmentation sur 2 ans : 0.6 % en juillet 2016 et 0.6% en février 2017.
Pour la grande majorité d’entre nous, cela représente une vingtaine d’Euros Brut répartis sur 2 ans.
Cela est loin de couvrir la baisse de notre pouvoir d’achat qui n’a cessé de s’effondrer au cours de ces dernières années.
Alors que des dizaines, des centaines de milliers d’agents de la fonction publique éprouvent les pires difficultés à boucler les fin de mois, ne peuvent faire aucun projet d’avenir, cette mesure du gouvernement ne peut que nous rappeler les propos de Marie Antoinette qui, en 1789, face à la colère du peuple, eut cette réflexion : « Ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ».
Si prompt à répondre aux exigences du MEDEF et de la finance, c’est toujours ce même mépris pour les salariés.
Au moment même où ils veulent faire imploser les droits collectifs par le loi-travail EL KHOMRI-BERGER, la mise en œuvre du CPA (Compte Personnel d’Activité) pensent-ils vraiment que quelques piécettes vont nous faire abandonner nos exigences ?
Le 31 mars, au côté de nos collègues du privé, de la jeunesse, des retraités, des travailleurs sans emploi ou précaires, nous répondrons massivement présents pour exiger :
LE RETRAIT INCONDITIONNEL DU PROJET DE LOI
HOLLANDE-VALLS-EL KHOMRI-MEDEF-BERGER !!!
• L’augmentation de 8 % de la valeur du point d’indice
• Le rétablissement de la durée minimum pour la prise d’échelon
• Arrêt des suppressions de postes
• Création des emplois statutaires nécessaires aux collectivités et établissements de la fonction publique hospitalière pour l’accomplissement de leurs missions de service public
• Abandon des contre-réformes territoriales et hospitalières (Loi NOTRe, PPCR…)
• Arrêt des baisses budgétaires initiées par la politique d’austérité, le Pacte de responsabilité et la baisse des finances publiques
LE 31 MARS GREVE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE !!!
AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE
NOUS SOMMES AUSSI CONCERNES
Liquider l’acquis historique du Code du travail
A l’inverse des assertions du patronat reprises par Valls, par Hollande, vouloir rendre le Code du travail plus protecteur pour les entreprises, c’est écrire l’histoire à l’envers. Depuis 1910, prenant acte du fait que dans les relations de travail, il y a subordination du salarié vis-à-vis de l’employeur, le Code du travail vise à borner ce “lien juridique de subordination”, à protéger le salariés vis-à-vis de l’employeur.
Toutes les résistances et les mobilisations ouvrières ont cherché à renforcer ces barricades juridiques, à rendre le Code du Travail plus protecteur pour les salariés. Les acquis collectifs inscrits dans le Code du Travail, renforcés par les conventions collectives unifient les salariés face à l’employeur, limitent leur mise en concurrence sur le marché du travail. Le statut des fonctionnaires a les mêmes objectifs.
Le Compte personnel d’activité (CPA) : pour le privé ET pour le public
Le CPA est une pièce majeure du projet de loi El Khomri qui est trop souvent laissée dans l’ombre. La loi Rebsamen a prévu sa mise en place au 1er janvier 2017. La loi El Khomri entend lui donner corps pour tous les travailleurs du privé comme de la Fonction publique.
Associé à un portail numérique, le CPA regrouperait de multiples fichiers, compte personnel de formation et compte épargne temps, puis à terme : compte bilan professionnel, compte accident du travail, compte assurance maladie, compte famille, compte complémentaire sécu, compte retraite… Ces comptes (qui se mettent peu à en place) seraient transformables en points, en euros, et permettraient, par exemple, de renoncer à des heures de repos pour les transformer en heures de formation, etc.
Un bélier contre le statut des fonctionnaires
Le CPA serait attaché à la personne : en individualisant les droits des fonctionnaires, le CPA est l’instrument de la destruction de tous les droits collectifs. C’est un véritable bélier contre le statut qui définit des garanties collectives, dont la sécurité de l’emploi. Selon l’ex-ministre Lebranchu, cette “portabilité” des droits facilitera le changement d’employeur, la mobilité entre les trois fonctions publiques et aussi “entre ces personnes de droit public et un autre employeur”.
Quel bel outil pour imposer les mutations arbitraires ! Et les licenciements de fonctionnaires programmés par les lois de territorialisation qui contraindront nombre d’agents à devenir contractuels !
Après les attaques portées contre les statuts des professeurs du second et du premier degré (abrogation des décrets de 1950, redéfinition du métier en missions, augmentant la charge et le temps de travail, soumettant les personnels aux pressions la hiérarchie), après les atteintes au statut issues des “concertations” sur les PPCR (avancement au rythme unique à l’ancienneté, développement de l’indemnitaire, suppression des réductions d’ancienneté, etc.) que FO a refusé de signer, ce sont les bases mêmes du statut qui sont aujourd’hui menacées.
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