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mercredi 15 août 2018

Le chômage repart à la hausse la loi travail le gros mensonge !


Le chômage repart à la hausse

Après un taux de chômage historiquement bas à la fin de l'année 2017, les chiffres sont repartis à la hausse au premier trimestre de 2018.

Les chiffres du chômage à nouveau en hausse

C'est une mauvaise nouvelle pour l'emploi. Pourtant, l'année 2017 s'était bien terminée et les chiffres égalaient ceux de l'année 2009, où le chômage était particulièrement bas et touchait 9% de la population active. 

Le premier trimestre de 2018 a connu une nouvelle hausse du nombre de demandeurs d'emploi en France, selon les chiffres dévoilés par l'Insee ce 23 mai. Le chômage grimpe de 0,2 point et atteint 9,2% en France (hors Mayotte).

Plus de travailleurs à temps partiel en sous-emploi

Du côté des chiffres, on compte 2,59 millions de chômeurs, soit 83.000 de plus, pour la métropole. Près de 1,06 million d'entre eux cherchent du travail depuis au moins un an. Régulièrement cités comme premiers touchés par le chômage, les jeunes et les seniors ont vu leur nombre de chômeurs augmenter de 0,2 point et passer respectivement à 21,4% et 6,5%. Les femmes sont les plus touchées par cette hausse.

On note également une volonté pour certains de travailler plus : 6% des personnes qui travaillent à temps partiel sont en situation de sous-emploi. « Il s'agit principalement de personnes à temps partiel souhaitant travailler davantage. Cette part augmente de 0,4 point entre le quatrième trimestre 2017 et le premier trimestre 2018 », détaille l'Insee.

jeudi 31 mai 2018

Éditorial de Pascal Pavageau, Secrétaire général de Force OuvrièreNégocier, contracter : des pratiques constructives intrinsèques à Force Ouvrière 



La pratique contractuelle et conventionnelle, à laquelle notre organisation est depuis toujours profondément attachée, a permis d’aboutir à des avancées considérables pour les travailleurs, en ouvrant la voie à la libre négociation des salaires, des cadres d’emploi et des conditions de travail.


Être constructif, pour Force Ouvrière, c’est instaurer le rapport de force en amont, en prenant part aux discussions et souvent en les initiant, pour faire valoir nos revendications, contrer les mesures que nous jugeons mauvaises et obtenir de nouveaux droits. Parce qu’il n’est pas dans notre habitude de pratiquer la « chaise vide », nous sommes présents là où il le faut pour faire entendre notre voix et ainsi celle des travailleurs.

Évidemment, la négociation comme la concertation ne signifient pas l’acceptation. Force Ouvrière ne signe un accord ou ne soutient une mesure que s’ils sont synonymes de progrès social et apportent plus de droits et protections. À l’inverse, nous refusons de cautionner des reculs ; auquel cas nous contestons, y compris par la mobilisation et la grève. En ce sens, réfléchir et travailler à de nouvelles formes d’actions, comme nous l’avons décidé à l’issue du dernier Congrès confédéral, doit nous permettre d’innover et d’être encore plus efficaces pour faire aboutir les revendications des travailleurs.

Face à la défiance et aux tentatives de contournement dont font l’objet l’ensemble des contrepoids et contre-pouvoirs du pays, la démocratie sociale exige que toute leur place soit donnée aux interlocuteurs sociaux et que soient réhabilités l’action syndicale comme le paritarisme. Nous ne pouvons accepter la vision tronquée du dialogue que veut imposer le gouvernement, exhortant au consensus social ou à l’urgence impérieuse, et se retranchant derrière un semblant de concertation. Force Ouvrière travaille sur un agenda et des sujets méritant, selon nous, des négociations interprofessionnelles.

Nous les proposerons aux autres organisations syndicales et patronales, une fois ces dernières au complet : nous n’avons pas à dépendre d’injonctions gouvernementales encadrées pour nous réunir et négocier !

La force de notre organisation est de ne dépendre de quiconque, si ce n’est de ses adhérents : notre indépendance nous préserve de toute intégration aux rouages de l’appareil étatique comme de l’entreprise, loin d’une logique d’accompagnement ou de cogestion. Là où l’exécutif s’éloigne des aspirations et des besoins des travailleurs, Force Ouvrière compte, plus que jamais, porter leurs attentes légitimes, basées sur des réalités quotidiennes toujours plus dégradées. On ne peut revendiquer sans avoir les pieds sur terre, et plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses. 

samedi 19 mai 2018

TOUS EN GREVE ET MANIFESTATION LE 22 MAI 2018 : PRÉAVIS DE GRÈVE FONCTION PUBLIQUE 


TOUS EN GREVE ET MANIFESTATION LE 22 MAI 2018 : PRÉAVIS DE GRÈVE FONCTION PUBLIQUE 

Les neuf organisations syndicales représentatives dans la Fonction publique appellent l’ensemble des personnels de la Fonction publique de l’État, de la Fonction publique Hospitalière et de la Fonction publique Territoriale à la grève et aux manifestations le mardi 22 mai 2018.


Elles exigent un dialogue social respectueux des représentants des personnels et appellent les agents à dire leur rejet du projet de suppression de 120 000 emplois et le recours accru au contrat qui dégraderont les conditions de travail des agent-es, considérant que le développement de la contractualisation constitue une attaque contre le statut de même que la possible rémunération « au mérite » assise sur des critères antinomiques de ceux du service public. Elles rappellent leur opposition à la remise en cause des CAP et à la disparition des CHSCT, comme à toutes mobilités forcées vers le secteur privé.

jeudi 19 avril 2018

Fonction publique : la mobilisation s’inscrit dans la durée


Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Réunies lors d’une conférence de presse le 17 avril, les neuf organisations de la fonction publique dont l’inter-fédérale FO (UIAFP-FO) ont jugé sévèrement la surdité du ministère de l’Action et des comptes publics –et plus largement de l’Exécutif– vis-à-vis des revendications, notamment salariales. Les personnels contestent aussi quatre projets de réformes comme autant de menaces sur le statut général de la fonction publique et autant de dangers au plan de la pérennité des services publics et de leurs missions auprès des usagers. Les agents publics construisent actuellement la mobilisation à travers l’intersyndicale. Plusieurs temps forts sont d’ores et déjà annoncés : le 3 mai, le 15 mai, le 22 mai avec une grève nationale, sans compter l’action pour les salaires prévus à la mi-juin. Le carnet des rendez-vous de protestation s’étoffe.

Les neuf organisations syndicales de la fonction publique tenaient une conférence de presse mardi 17 avril au siège de l’inter-fédérale FO (UIAFP-FO) à Paris. Depuis un peu plus d’un mois, les fonctionnaires ont organisé plusieurs rendez-vous de ce genre avec la presse. Cela en deviendrait presque une habitude lançait sur le mode humour Christian Grolier, le secrétaire général de l’UIAFP-FO. La décontraction des représentants des neuf organisations s’arrêtera là.

Si l’ensemble des syndicats appellent à une nouvelle journée de grève et de manifestations le 22 mai, c’est que la colère gronde dans la fonction publique, et de plus en plus fort.

Ainsi pour la première fois depuis la grève du 10 octobre 2017, les neuf syndicats parlent d’une même voix concernant les motifs grève du 22 mai prochain. Comme ses homologues syndicaux, Christian Grolier exprimait ce mardi pour FO sa satisfaction d’une intersyndicale à neuf au lieu de sept il y a encore une semaine.

Le 22 mai souligne l’intersyndicale on espère faire encore mieux que le 22 mars, date de la dernière grève à l’appel à l’époque de sept organisations (sans la CFDT et l’Unsa) et massivement suivie. Lors de cette journée d’actions, certains services affichaient des taux de grévistes atteignant les 60%. Par ailleurs plus de 400 000 agents publics avaient participé aux différentes manifestations en France.

Un dialogue social « zéro »

Près d’un mois après cette action pour les salaires mais aussi pour le respect de la fonction publique, son statut général, ses missions et ses emplois, le gouvernement ne semble pas se préoccuper des revendications des quelque cinq millions d’agents publics. Dans un contexte social qu’elles qualifient d’agité et très lourd les neuf organisations qui apportent par ailleurs leur soutien aux agents qui mènent actuellement des actions (cheminots, hospitaliers, personnels d’Ehpad, salariés d’Air France…) s’indignent de l’absence d’écoute et de dialogue social du ministère de l’Action et des comptes publiques, et plus largement du gouvernement.

Les termes employés au cours de cette conférence de presse en disent long sur l’humeur des agents : préconisations néfastes du gouvernement lequel va à l’encontre des revendications des organisations syndicales, dialogue social zéro ou dans l’impasse, attitude inquiétante et anxiogène du ministère…

Tant sur le dossier du pouvoir d’achat que de celui des projets de réformes présentés en février les personnels ne sont pas entendus pas le gouvernement s’irrite Christian Grolier rappelant que d’autres mesures de réformes, celles émanant du Comité d’action publique 2022 (CAP22) –dont ont été écartés les syndicats– doivent être prochainement annoncées. Or, tout est à craindre insistent les neuf organisations, en colère par ailleurs que le chef de l’État, M. Emmanuel Macron, n’ait pas dit un mot sur la fonction publique lors de son interview télévisée le 15 avril dernier.

Que le ministère revoit entièrement sa copie

Depuis le 22 mars dernier, les agents ont donc entrepris de construire une mobilisation en continue, dans la durée indiquait ce 17 avril Christian Grolier.

De son côté, le ministère persiste à fixer des rencontres de concertation pour ses quatre projets de réformes : le développement de la rémunération au mérite, l’augmentation du nombre d’emplois contractuels, l’élaboration de mesures de départs volontaires et la restructuration des instances représentatives (réforme du dialogue social) notamment par fusion des CHSCT et des comités techniques/CT ou encore en vidant de leur sens les commissions administratives paritaires/CAP.

Le 3 mai –date par ailleurs d’une grève nationale des agents des finances publiques à l’appel de quatre syndicats dont FO mais aussi d’une réunion intersyndicale de la fonction publique– le ministère a fixé une rencontre de concertation avec les syndicats concernant le chantier du « dialogue social ». Les organisations demandent toutefois au ministère de revoir entièrement sa copie concernant les quatre axes de réformes. Le 4 avril dernier en effet, dans un texte commun, les syndicats avaient exprimé unanimement leurs critiques concernant ces projets.

Rassemblements de protestation le 15 mai

Pour autant, depuis le 1er février, le ministère n’a pas modifié d’un iota le contenu du document d’orientation pour refonder le contrat social avec les agents. Ce document qui en est à sa troisième version est censé servir de base de travail à la concertation lancée depuis le 29 mars et qui doit s’étirer jusqu’à l’automne.

Le 15 mai prochain, le ministère prévoit ainsi une rencontre avec les syndicats sur la contractualisation de l’emploi. Les neuf organisations rappellent que l’on compte près d’un million d’emplois contractuels au sein des trois versants de la fonction publique ce qui est déjà excessif. Elles rappellent aussi un principe essentiel du statut général la fonction publique : à un emploi permanent doit correspondront un emploi de fonctionnaire.

En réponse au ministère dont le projet vise à organiser un recours accru aux contractuels, aux emplois précaires donc, l’intersyndicale a prévu elle aussi un rendez-vous pour ce 15 mai… Elle appelle les agents à organiser des rassemblements de protestation le jour de cette concertation.

En grève, les agents perdent leur salaire

Au fil du mois de mai, les agents de la fonction publique programment ainsi différentes actions de protestation. Le 22 mai sera certes un point d’orgue mais si le gouvernement n’écoute pas davantage les revendications, ce point d’orgue pourrait ne pas être le dernier. D’ores et déjà les syndicats dont FO ont décidé que le rendez-vous salarial prévu à la mi-juin par le ministère sera un temps fort de mobilisationdes agents.

Des agents qui en plus de la menace portée par les projets de réformes annoncés en février supportent depuis le printemps 2017 des mesures qui malmènent leur pouvoir d’achat déjà en berne. Gel du point d’indice (servant au calcul du traitement indiciaire des fonctionnaires) en 2018, rétablissement du jour de carence pour maladie, compensation imparfaite de la hausse de la CSG, annonce de 120 000 suppressions de postes en cinq ans… Les agents via les neuf organisations demandent des mesures d’augmentation générale des salaires.


Ils demandent aussi que le gouvernement revienne sur ces mesures qui dégradent davantage encore leur pouvoir d’achat, lequel est en recul de 16% depuis 2000. Autant dire a tenu à rappeler pour FO Christian Grolier que les personnels ne font pas grève par plaisir. Lorsqu’ils sont en grève, les agents perdent leur salaire, c’est un acte très fort.


A propos de cet article


samedi 14 avril 2018

Si je me syndique mon employeur va -t’- il le savoir?


Non car l’adhésion à une organisation syndicale relève de la vie privée du salarié. Une seule condition est nécessaire pour adhérer à FO, il suffit d’être salarié. FO est présent partout en France. Quand il n’y a pas de représentant du personnel dans l’entreprise, on peut quand même se syndiquer. Il existe une représentation dans chaque département et pour se syndiquer, il suffit de contacter par mail l’union départementale qui correspond au lieu de travail.

FO est structuré en unions départementales et en fédérations.Toutes les professions sont représentées. FO a plus de 15 000 implantations partout en France. Quand on adhère FO, on reste libre ; on adhère quand on veut et on cesse d’adhérer quand on veut.


mercredi 11 avril 2018

Fonction publique : la mobilisation des agents se confirme par une nouvelle grève le 22 mai


Le 22 mars 2018 des centaines de milliers d’agents publics (fonctionnaires et contractuels) ont défilé à Paris. Photographie : F. Blanc (CC BY-NC 2.0)

Les sept organisations de fonctionnaires dont l’interfédérale FO (UIAFP-FO) qui appelaient au 22 mars annoncent une nouvelle journée de grève et de manifestations le 22 mai. Elle sera suivie en juin d’un autre temps fort de mobilisation. Cette mobilisation se construit déjà. L’intersyndicale a décidé en effet le 10 avril d’organiser dès maintenant différentes actions (AG, meetings, pétition…) afin de sensibiliser le plus largement possible sur des revendications qui vont bien au-delà du cadre catégoriel. Il faut rassembler sur la nécessité de préserver la fonction publique indiquent solennellement les syndicats.

Trois semaines après la journée de grève massivement suivie le 22 mars, les relations entre le ministère de l’Action et des comptes publics et les syndicats de la fonction publique s’améliorent-elles ? Clairement la réponse est négative.

Le gouvernement reste sourd aux revendications des agents notamment à propos du pouvoir d’achat et maintient ses projets de réformes (rémunération au mérite, contractualisation des emplois, mesures de départs volontaires, restructuration des instances représentatives) contestés par les neuf syndicats de fonctionnaires.

Face à cet entêtement, les sept organisations à l’initiative du 22 mars lancent un nouvel appel à la grève et à des manifestations le 22 mai prochain. Elles annoncent aussi un temps fort de mobilisation en juin à l’occasion du rendez-vous salarial.

AG, meetings, rassemblements…

Ces organisations (dont l’UIAFP-FO) se réuniront le 3 mai. Elles laissent une nouvelle fois la porte ouverte aux deux autres syndicats (CFDT et Unsa) qui, sans prendre part aux actions ont toutefois exprimé le 4 avril –à l’instar de l’intersyndicale– leur rejet des axes de réformes prévus par le gouvernement.

Plus largement, l’intersyndicale a invité les agents publics à inscrire la mobilisation dans la continuité. Cela passe entre autres par la tenue dès à présent d’assemblées générales, de meetings, de rassemblements, de forums…

Les motifs de conflit entre les agents publics et le gouvernement sont multiples et cela bien au-delà d’une non prise en compte de revendications catégorielles indiquaient en substance les sept organisations le 10 avril à l’issue d’une intersyndicale. Ainsi, les personnels insistent sur le fait qu’ils ne partagent pas les objectifs poursuivis par le gouvernement consistant à réduire le périmètre de l’action publique avec la perspective d’abandon voire de privatisation de missions publiques.

Des mesures austères aux projets destructeurs

L’intersyndicale fait référence aux annonces attendues pour bientôt -et redoutées- émanant du Comité Action publique 2022 (CAP 2022). Ce comité qui à la demande du gouvernement est formé de personnalités qualifiées (y compris du secteur privé et des étrangers) et d’où sont absents les syndicats est censé présenter bientôt des mesures de réformes pour la fonction publique.

Or non seulement en lançant à l’automne ce programme de réflexion le gouvernement n’a pas écarté l’idée d’une possibilité de privatisation et abandon de mission mais il a tenu à souligner que le paramètre de la contrainte budgétaire doit présider à toute proposition de réforme.

Cela explique l’inquiétude des agents publics, eux qui depuis le printemps ont déjà subi de plein fouet des mesures austères lesquelles participent à dégrader davantage encore leur pouvoir d’achat. Le gouvernement a ainsi décidé de geler le point d’indice en 2018, soit la base de calcul de tous les traitements/salaires dans la fonction publique. Or les six années de gel des salaires entre 2010 et 2016 suivies d’une revalorisation salariale plus que timide (+1,2% d’augmentation générale mais en deux temps : +0,6% en juillet 2016 et +0,6% en février 2017) ont conduit à une aggravation de la perte de pouvoir d’achat. Cette perte est de l’ordre de 16% depuis 2000.

Nouvelle salve…

Depuis le printemps 2017, le gouvernement a aussi annoncé aux agents le rétablissement du jour de carence pour maladie, mesure qui impacte le pouvoir d’achat. Comme si cela ne suffisait pas le gouvernement n’a concédé –les syndicats, dont FO, ont dû batailler pour l’obtenir– qu’une compensation imparfaite de la hausse de la CSG. Compensation évacuant tout gain de pouvoir d’achat contrairement à ce qu’avait promis aux fonctionnaires l’actuel chef de l’État au cours de la campagne présidentielle.

Depuis le printemps encore le gouvernement a annoncé la suppression de 120 000 postes d’agents en cinq ans. Ces mesures qui vont à l’encontre des revendications des fonctionnaires lesquels demandent notamment une hausse générale des salaires n’ont pas constitué les seules attaques du gouvernement à l’encontre des agents. Une seconde salve a eu lieu le 1er février à l’issue du premier Comité interministériel de la transformation publique.

Le Premier ministre, M. Édouard Philippe a en effet annoncé des projets de réformes à destination de la fonction publique. Projets structurés en quatre volets : le développement de l’emploi contractuel mais aussi de la rémunération au mérite, l’élaboration de mesures pour des départs volontaires et la restructuration des instances représentatives du personnel (IRP) via des fusions (entre CHSCT et comités techniques).

Une orientation qui ne passe pas

Pour ces projets de réformes, le gouvernement a prévu d’ici l’automne prochain une longue série de séances de « concertation » avec les syndicats. Pour l’instant la concertation en question ne progresse guère. Et pour cause. L’ensemble des syndicats soit les neuf organisations de fonctionnaires (CFDT et Unsa compris) contestent ouvertement les dits projets. Face à cette adversité, le ministère de l’Action et des comptes publics a retoqué deux fois le document d’orientation intitulé refonder le contrat social avec les agents. Ce document doit servir de base de travail (agenda, méthode et programme) pendant la concertation.

Or s’indignent les organisations dont FO, le document n’a subi qu’un menu toilettage et à la marge. Dans cette troisième version du document, le contenu des projets est identique à ce qu’il était dans sa version initiale… Cela fait bondir les syndicats lesquels ont rappelé ce 10 avril à l’occasion d’une intersyndicale et au lendemain d’une séance de concertation consacrée au « dialogue social » (concrètement à la restructuration des IRP) qu’ils ne partagent ni l’orientation, ni la méthode ni le calendrier proposés par le gouvernement.

Les organisations demandent ainsi l’ouverture de discussions sur d’autres bases et sur un ensemble de thèmes afin de donner un avenir à la fonction publique. Contestant les projets de développement de l’emploi contractuel (alors que près d’un million de contractuels sont déjà présents dans la fonction publique) ainsi que le plan de suppression de 120 000 emplois statutaires, les sept organisations soulignent que le développement des missions de service public au service de l’intérêt général nécessite la création d’emplois statutaires dans les services qui en ont besoin et un nouveau plan de titularisation.

Des principes fondateurs à respecter

Pour l’intersyndicale, ce développement des emplois contractuels constitue une attaque contre le statut de même que la possible rémunération au mérite assise sur des critères antinomiques de ceux du service public. Si le gouvernement campe pour l’instant sur ses positions quant à ses quatre axes de réformes, il a cependant déjà reculé sur une piste de réforme évoquée le 16 octobre 2017 par le ministre de l’Action et des comptes publics, M. Darmanin. Le secrétaire d’État en charge de la fonction publique, M. Olivier Dussopt, a en effet indiqué début avril que le gouvernement avait abandonné l’idée d’une différenciation de la valeur du point d’indice selon les versants (État, territoriale, hospitalière) de la fonction publique.

La mobilisation des agents n’est pas étrangère à ce premier recul. Plus largement, les agents rappellent via l’intersyndicale qu’ils sont attachés à une fonction publique rendant des services de qualité à tous les usagers sur l’ensemble du territoire, aux valeurs et principes d’égalité, de solidarité et de justice sociale. En somme ils demandent que soient respectés les principes qui fondent la fonction publique républicaine structurée par son statut général.

Après la journée de grève du 22 mars, la mobilisation qui se construit actuellement et qui se traduira par une nouvelle grève le 22 mai puis une action en juin vise justement à défendre l’avenir de la fonction publique et ses principes fondateurs garants de l’intérêt général.




mardi 10 avril 2018

Réforme des retraites : le gouvernement à pas comptés


Manifestation des retraités contre la hausse de la CSG et pour l’augmentation des pensions, le 15 mars 2018, à Paris. © F. BLANC

L’ouverture officielle du chantier des retraites se décale dans le temps. La réforme à venir est d’ampleur et s’annonce complexe. Elle prévoit un bouleversement du système actuel, avec la mise en place d’un régime universel et la refonte de tous les régimes.

Emmanuel Macron devait s’exprimer en mars sur les contours de la réforme des retraites. Le silence radio de l’Élysée n’est sans doute pas étranger aux mobilisations printanières, celles des cheminots et de la fonction publique, qui se sont actualisées le 22 mars par une grève nationale et des manifestations. Cette agitation sociale n’est pas propice à des annonces qui pourraient fâcher davantage les salariés.

Les pouvoirs publics avancent toutefois, à pas comptés, sur le dossier des retraites. Vendredi 30 mars, le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, était reçu à l’Élysée en présence du Premier ministre et des ministres Agnès Buzyn (Solidarités et Santé), et Gérald Darmanin (Action et Comptes publics). Aucune annonce n’est sortie de ce rendez-vous « technique ».

60 milliards

C’est le montant en euros des réserves des régimes de retraite complémentaire Agirc et Arrco.

La concertation sur la réforme des retraites, qui devait initialement débuter fin 2017, devrait s’engager dans la deuxième quinzaine d’avril et durer jusqu’à la fin de l’année. Le chef de l’État a annoncé un projet de loi pour 2019.

La totalité des régimes seront concernés

Sur le fond, on sait d’ores et déjà que la totalité des 38 régimes de retraite, y compris les régimes spéciaux et les régimes complémentaires, seront concernés par la réforme. Les partenaires sociaux gestionnaires de l’Agirc-Arrco s’inquiètent déjà d’une spoliation éventuelle par l’État des réserves (lire focus, ci-dessous). Le gouvernement n’a pas encore tranché entre un régime par points et un régime en comptes notionnels. Le premier se rapproche dans son fonctionnement de celui de l’Agirc-Arrco, avec l’achat de points grâce aux cotisations, et une pension calculée en multipliant le nombre de points accumulés par la valeur du point, laquelle est fixée par accord national interprofessionnel en fonction de paramètres financiers et économiques.Dans un régime en comptes notionnels, l’assuré cumule dans un compte, pendant son activité, un capital virtuel en lien avec les cotisations versées. Le montant de la retraite est calculé avec un « coefficient de conversion » qui dépend de l’âge de départ et de l’espérance de vie moyenne de la génération de l’assuré.Les régimes par points et en comptes notionnels s’avèrent moins solidaires que le régime en annuités. Les salariés avec des carrières incomplètes sont désavantagés. Nous ne sommes pas persuadés que le but de la réforme soit d’arriver à de la lisibilité et à de l’égalité, indique Philippe Pihet, secrétaire confédéral FO.